Le mot patrimoine est un concept dont la signification varie selon les domaines. D’après le dictionnaire Larousse, le mot Patrimoine vient du mot latin patrimonium et désigne l’ensemble des éléments aliénables et transmissibles qui sont la propriété, à un moment donné, d'une personne, d'une famille, d'une entreprise ou d'une collectivité publique. La notion de patrimoine a beaucoup évolué dans le temps et en fonction des régions mais on l’utilise en général pour désigner l’héritage que l’on tient de son père et sur lequel on veille pour le transmettre à ses enfants. Selon cette perception générale, chaque individu, chaque famille, chaque société a son patrimoine. On parle aujourd’hui de patrimoine génétique, de patrimoine culturel, de patrimoine industriel, patrimoine naturel, patrimoine archéologique… Les notions de patrimoine et surtout de patrimoine industriel ne sont pas assez développées au Burkina. Si bien que parler de patrimoine industriel dans le contexte burkinabé paraît très nouveau, voire surprenant. C’est pourquoi il convient de situer le contexte et de définir les termes clés de ce sujet, une façon de nous faire comprendre dans notre approche
1. Qu’est-ce que le patrimoine industriel ? Quelles sont ses composantes?
La notion de patrimoine industriel rassemble les vestiges de l’activité industrielle. Il regroupe les monuments et artéfacts résultants de l’activité industrielle passée, présentant une valeur significative, entretenus et conservés pour être transmis aux générations futures. Cette notion désigne non seulement l’ensemble des éléments physiques du paysage mais aussi des éléments immatériels résultant de l’action industrielle d’un pays ou d’une région. Les éléments du patrimoine industriel se composent des machines de production, des usines, des cheminées, des mines, des outils de travail, des produits fabriqués ou manufacturés, des habitations ouvrières et patronales, des entrepôts, du savoir-faire des ouvriers, les gestes, l’ambiance des ateliers, le climat social… L’activité industrielle remonte à des époques très reculées et renfermes toutes les activités humaines visant à produire des biens pour un marché de consommation. Cependant, l’introduction de la notion de patrimoine industriel dans la civilisation matérielle par les historiens date seulement des années 1970. La création des écomusées pour la valorisation des territoires et paysages impliquait déjà le patrimoine industriel. En France on a assisté à la mise en place d’un inventaire général du patrimoine en 1965. Mais les vestiges de l’industrie n’entrent dans cet inventaire qu’à partir de 1980. En Angleterre, la destruction des portiques géants de Houston en 1962 entraine le développement des sensibilités pour la protection des lieux de production. Les sociétés prennent conscience de l’importance des vestiges de l’industrie. Des associations pour la sauvegarde du patrimoine industriel naissent un peu partout. . Elles regroupaient dès lors des archéologues et des historiens qui pensent que les restes de l’industrie sont des sources aussi importantes que les sources traditionnelles. La seconde moitié du XXe siècle marque en France le début de la protection consciente du patrimoine en général avec une large place accordée aux monuments et aux vestiges de l’industrie en déclin. Elle est ponctuée par une politique de muséalisation de certains sites industriels. Ensuite, on a assisté à une reconversion des éléments du patrimoine industriel surtout bâti. L’engouement pour la protection du patrimoine industriel s’est accompagné d’un intérêt scientifique. D’où le développement de la notion d’archéologie industrielle chez les acteurs du patrimoine en Europe.
2. Patrimoine industriel et archéologie.
L’étude de ce type de patrimoine fait appel à une approche multi disciplinaire. L’étude des vestiges matériels de l’industrie a donné naissance à l’archéologie industrielle dans les années 1960. La définition de cette nouvelle discipline a fait resurgir de nombreux problèmes autour de la définition même du concept patrimoine industrielle.
L’archéologie industrielle est une discipline très peu connue et ses méthodes d’approche restent à définir clairement. Mais comme le propose le Professeur W. G. Hoskins, l’histoire locale devrait impliquer un travail de terrain de même que l’archéologie industrielle devrait sortir du travail traditionnel de terrain et rechercher partout toutes les informations nécessaires à sa recherche. Une des principales problématiques sur l’archéologie industrielle reste la définition de la plage chronologique que couvre la discipline. Pour certains, l’archéologie industrielle est « L’étude rationnelle, scientifique des vestiges matériels de la révolution industrielle ». Par contre, d’autres trouvent cette définition trop réductrice, exclusive et suggèrent la prise en compte de l’industrie de pierre du néolithique de même que les industries actuelles. Alors que l’idéal est que les chercheurs puissent étudier des chantiers industriels pendant qu’ils sont encore en activité. Les adeptes de l’archéologie traditionnelle trouvent plus édifiant l’étude des sites industriels en ruines où la capacité d'observation et de déduction doit être mise en œuvre. Une des critiques que l’on peut formuler à l’endroit de l’archéologie industrielle est qu’elle s’apparente à une forme d’histoire locale. Le principal défi pour les archéologues de l’industrie aujourd’hui reste l’éducation et la sensibilisation des gens sur l’importance du patrimoine industriel. Contrairement à l’archéologie qui fait recours à d’autres disciplines afin de puiser le maximum d’informations des sites et des objets, l’archéologie industrielle dans beaucoup de cas s’est confinée dans une approche contextuelle, attribuant aux sites et aux structures, des valeurs purement économiques ou techniques et esthétiques. Les objets et autres artéfacts résiduels sont des outils qui permettent de comprendre le site et les structures. Le mobilier industriel prélevé à des fins de conservation ou de muséalisation est généralement exclus de l’étude des sites alors qu’ils constituent des matériaux indispensables pour la description et la compréhension du contexte social de production.
De part sa méthode, l’histoire des techniques permet d’appréhender le patrimoine industriel de façon efficace. Les notions de complexe et de système techniques, de chaîne opératoire permettent respectivement de décrire, analyser des objets, des procédés puis d’avoir une vision organique des choses. Ce son là des outils de pensé en histoire techniques dont l’application au patrimoine en général et au patrimoine industriel permet d’avoir une approche efficace.
Le patrimoine industriel est un aspect du patrimoine culturel. Les générations actuelles et futures ont besoin des témoignages de ces patrimoines industriels pour construire le monde d’aujourd’hui et de demain. C’est en ce sens que la restauration et la valorisation du patrimoine industriel sont des actions légitimes et louables. C’est donc légitime de s’interroger sur les questions méthodologiques et les usages du patrimoine lié à l’industrie.
La reconversion des sites et des vestiges industriels apparaît comme une démarche susceptible de préserver et de valoriser ce patrimoine pour la société contemporaine et pour les générations à venir. Cette manière de conserver le patrimoine industriel s’est surtout diffusée en Europe à partir des années 1970. En effet, à défaut de pouvoir créer partout des musées de l’industrie, réutilisation des bâtiments industriels pour le logement ou en lieux de culture ou d’enseignement, semble représenter aujourd’hui la principale forme de conservation du patrimoine industriel. La visite de différents exemples à travers l’Italie permet de se rendre compte de la diversité de possibilités de récupération et de mise en valeur du patrimoine industriel.
3. Quelques exemples italiens.
3.1. Parcours de valorisation et méthodologie
Le patrimoine industriel est de tout point de vu, un héritage important à protéger, conserver et transmettre. L’archéologie industrielle nous révèle les aspects matériels du patrimoine industriel dont la gestion est aujourd’hui au centre des préoccupations. L’approche du patrimoine comme un tout est fondamentale pour la reconstitution de la mémoire dans les plans de gestion et de valorisation. Les différents parcours de mise en valeur suivent un schéma directeur. Même si chacun des parcours se veut unique, il y a des points communs, des ressemblances et des différences dans leur élaboration ou leur application. Nous présentons ici, les différentes étapes de ces parcours de valorisation tout en nous inspirant des expériences italiennes.
a) La récupération
La Récupération est l’opération préliminaire qui consiste à la saisie d’un patrimoine de l’industrie par une composante d’une collectivité territoriale ; une municipalité comme c’est le cas à Schio, à Abbadia San Salvadore; une association, une fondation, etc. C’est la manifestation d’intérêt autour d’un site ou un monument de la part d’un groupe restreint en vue de sa mise en valeur.
b) La recherche
La recherche est un prélude indispensable à toute intervention sur le patrimoine. Elle consiste à recenser tous les éléments matériels et immatériels liés au site qui est l’objet de l’intervention. La recherche implique différents acteurs et spécialistes (Architectes, Historiens, archéologues, géographes, topographes,…) Elle procède par un inventaire archéologique et un inventaire documentaire. Le travail de recherche interdisciplinaire très élaboré a permis de faire des différents projets de Schio, des exemples de succès en matière de récupération et de restauration de patrimoine industriel (exemple de nuova Schio et du grand canal urbain de cette même cité).
c) Le plan de valorisation
Pour être bien réussi tout projet de mise en valeur doit reposer sur un plan. Ce plan doit être élaboré en concertation avec différentes composantes sociales concernées, les spécialistes du patrimoine et autres techniciens. Le plan doit être rigoureusement conçu et défini les méthodes d’action sur le terrain de même que les thèmes centraux de la sensibilisation.
d) La sensibilisation
Il s’agit concrètement à mettre un bâtiment ou un site industriel au centre des intérêts d’une communauté, et de faire ressortir sa valeur historique, sociale, culturelle, voir économique. C’est une manière de faire prendre conscience à toute la communauté de la valeur d’un élément en vue de son acceptation comme élément du patrimoine. Il s’agit à ce niveau de sensibiliser les populations locales et de réaliser une union autour d’un site ou un monument à valoriser. La valeur identitaire est généralement le facteur autour duquel se construit la sensibilisation.
e) La restauration
La restauration est une étape décisive dans le processus de valorisation du patrimoine. Elle consiste à une intervention directe et physique sur le patrimoine en vue de sa réhabilitation. Elle est très complexe et se fait en fonction des situations de l’objet, de sa destination et selon différents critères. La restauration peut se traduire soit par une substitution, une reconstruction ou une réadaptation, une recomposition, une requalification de l’élément considéré.
f) La valorisation
La mise en valeur d’un paysage, d’un site, d’un édifice ou d’un objet patrimonial peut s’élaborer de plusieurs façons en fonction des contextes et des typologies de patrimoine. La valorisation consiste à donner à un ou des élément (s) du patrimoine une nouvelle destination afin de faire ressortir toutes les valeurs qu’il (s) incarne (nt) et mieux le (s) préserver pour les générations futures. La valorisation peut se traduire de par soit une reconversion ou par une muséalisation.
Le projet de mise en valeur peut se résumer trois éléments fondamentaux qui sont l’objectif (but), les outils (moyens), et le troisième élément qui n’est pas toujours recherché ou pris en compte: l’autonomie. C’est un aspect très important voir le plus important dans la valorisation car on ne valorise pas pour valoriser mais on valorise pour la durée. L’autonomie c'est-à-dire la soustenabilité des sites est l’un des points forts des exemples de mise en valeur que nous avons rencontrés.
Le patrimoine industriel est une base indispensable pour l’étude de l’évolution des techniques, des modes d’organisation du travail, des conflits sociaux. Le grand public trouve dans sa mise en valeur, des informations sur l’identité économique actuelle de son territoire. Il est un des témoins des capacités de l’homme à d’innover. Résultant d’un processus de destruction, inventaire, réhabilitation ou reconversion d’anciens lieux de production, le patrimoine industriel est l’objet d’un nombre important d’actions de sensibilisation et de sauvegarde diverses. Beaucoup de stratégies sont élaborées et appliquées dans les différents projets de valorisation des sites. Notre propos consiste ici à montrer la politique de gestion et les exemples innovant dans la conservation, gestion et valorisation de ce patrimoine industriel à travers quelques cas.
3.2. Quelques exemples de valorisation
En Italie, la restauration de Schio nuova est un cas interessant. C’est un exemple très innovant où la valorisation prend en compte tout l’environnement urbain lié à l’industrie, a travers différentes possibilité d’usage (réhabilitation, restauration, rénovation, reconversion, restitution, réappropriation). La grande innovation dans cet exemple réside dans la reconstitution du paysage industriel en l’adaptant dans un contexte urbain en vu de répondre à des besoins actuels.
Ensuite, la culture du verre à soie et la plantation du murier Raconigi sur la route de la soie piémontaise est une grande innovation. Ce qui est nouveau est l’association d’activités expérimentales au programme de valorisation.
La notion de « système de musée » en Lombardie est un nouveau concept comme solution au problème économique et de redynamisation du territoire. Dans cette expérience, le patrimoine industriel essaie de trouver sa place à travers une rentabilisation économique et une approche socioculturelle. C’est un exemple typique où le patrimoine constitue un levier du développement économique et culturel.
En général la mise en valeur du patrimoine industriel s’appuie sur des valeurs historiques, architecturales, culturelles et techniques. A Caraglio la valorisation de la « Filatoi Galleani » est une expérience inédite où l’intervention a permis la restauration de l’usine, des machines et de l’histoire locale. Cet exemple associe recherche et action.
Fondée en 1998, la Fondation Dalmine est une institution culturelle qui accompagne la société TenarisDalmine dans son activité industrielle par l’organisation, l’étude, la valorisation et la diffusion des archives. C’est un exemple qui montre que l’archéologie industrielle de même que les actions de valorisation peuvent et doivent s’appliquer aussi aux entreprises en activité. C’est une grande première expérience qui mérite d’être recommandée.
4. Patrimoine industriel au Burkina Faso
Lorsqu’on parle de patrimoine en Afrique, les regards se tournent automatiquement vers le patrimoine culturel. Et encore que met-on dans cette notion? Essentiellement des éléments de la culture matérielle des peuples, des éléments emblématiques ayant des valeurs religieuses sociales et culturelles pour les composantes de la nation. Ainsi très souvent cet entendement du patrimoine se focalise sur les éléments matériels, excluant les hommes, leur savoir faire, les pratiques sociales et culturelles, etc. Parlant de patrimoine industriel, il y a en Afrique matière à étudier. Même si les pays d’Afrique n’ont pas connu les tristement célèbres révolutions industrielles qu’a connues l’Europe, elles y ont contribué de différentes façons : apport de matière première, exploitation des hommes. Cette participation souvent mis à l’ombre dans l’étude de l’industrialisation de l’Europe a eu de nombreuses traces encore lisibles sur le continent : Modification du paysage, création de zones rurales et urbaines, les grands cratères laissés par l’exploitation minière, les réseaux ferrés créés pour l’acheminement des matières premières et abandonnés après les indépendances, les quartiers ouvriers, et les unités de transformation hérités de la période coloniale, etc. Ces éléments peuvent être considérés comme partie intégrante de notre patrimoine même s’ils sont liés à une influence étrangère qui a laissé des plaies non encore cicatrisées. La méconnaissance de la notion de Patrimoine industrielle n’est pas singulière au Burkina. Le concept est méconnu et très étrange dans beaucoup de cas en Afrique et dans les pays qui n’ont pas connu la « Grande révolution industriel du XIXe siècle. Réfléchissant au cas du Burkina Faso, on trouve quelques éléments mobiliers et immobiliers liés à l’industrie précoloniale, coloniale et post coloniale.
4.1. Quelques exemples de patrimoines industriels au Burkina Faso
Situé au centre de l’Afrique occidentale, le Burkina Faso est une ancienne colonie française devenue indépendante depuis 1960. Ancienne Haute-Volta, il est né de la dislocation de l’Afrique occidentale française et est un territoire constitué depuis 1919. Le territoire du Burkina Faso est peuplé depuis les périodes reculées de la préhistoire. En effet, les recherches archéologiques ont révélé des traces qui attestent de la présence humaine sur ce territoire depuis le XIe millénaire avant Jésus Christ (10000 ans av. JC) . Les premières productions d’outils attestées dès cette période concernent les pointes racloirs et grattoirs trouvés au sud ouest du pays. Les plus anciens vestiges en fer ont été découverts sur le massif occidental qui est la partie la plus haute du pays.
Le Burkina Faso a connu un développement industriel très tardif. Cette situation est en partie due à l’enclavement du pays et à l’histoire coloniale. Il serait prétentieux de notre part de vouloir exposer tout le potentiel du Burkina Faso en matière de patrimoine industriel. Notre objectif est de visiter ce patrimoine et d’en relever les points saillants. La question du patrimoine industriel et ses enjeux sont très mal connus dans ce pays où l’industrialisation reste jeune et peu développé. L’installation du chemin de fer entre le Burkina et la Côte d’Ivoire est le point de départ de l’exploitation industrielle sur le territoire. Ce chemin de fer constituait la voix privilégiée pour l’écoulement des denrées agricoles et des produits de l’élevage. La construction du chemin de fer a coûté très cher aux populations du pays en termes de vie humaine d’énergie et de moyens financiers. Ce fut par la suite un instrument au service de l’économie coloniale qui ne profitait qu’à la métropole française.
La proto-industrialisation du Burkina Faso est une phase très peu connue. La métallurgie du fer est très ancienne au Burkina Faso. D’après les recherches du professeur Kiéthega, les plus anciennes preuves de cette activité remontent au Ve siècle de notre ère. La réduction du minerai de fer dans différents types de fourneaux pour obtenir du fer a laissé des traces un peu partout au Burkina. L’importance des vestiges métallurgique laisse voir clairement une production à une échelle industrielle du fer avant la pénétration coloniale. L’étude de cette industrie reste encore à approfondir malgré les nombreuses recherches faites par le Professeur Kiéthega et le laboratoire d’Archéologie de l’université de Ouagadougou. Les principaux témoins de cette industrie protohistorique sont les restes de fourneaux disséminés un peu partout dans le pays, les amas de scories, et les savoirs faire que détiennent les descendants des anciens métallurgistes.
Le patrimoine ferroviaire est une importante part du patrimoine industriel du Burkina Faso. Les gares ferroviaires de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso et les gares ferroviaires en milieu rural ont marqué les consciences des populations de ces contrés mais ont aussi transformé leurs économies et leur environnement. A ce titre ces gares constituent des témoins d’une histoire locale, nationale et régionale. L’étude des éléments architecturaux du chemin de fer au Burkina permet de mettre en valeur des pages importantes de l’histoire des villages traversés par les rails. C’est aussi et surtout un moyen de revisiter l’histoire coloniale, de mettre au jour les transferts technologiques qu’impliquait l’installation du chemin de fer.
Le patrimoine industriel contemporain au Burkina Faso se compose de sites industriels complètement abandonnés ou encore en activité. On peut citer en exemple les différents sites aurifères dont celui de Poura exploité par les Français et abandonné à une époque récente du fait de l’épuisement des filons. Il y a ensuite le site aurifère d’Essakane encore en exploitation mais dont l’impacte économique, et environnemental sont énormes pour le pays. A coté de ces deux sites ont où ont été utilisés d’importantes machinesries, il y a des sites d’exploitation artisanales à Batié , Moussodougou, Diosso,… La société sucrière de la Comoé, est une des pionnières dans l’industrie alimentaire au Burkina Faso. En plus de son impacte paysager, cette industrie sucrière a marqué profondément l’économie dans la région des cascades. C’est l’une des sociétés industrielles qui a tenté une forme de regroupement des ouvriers à l’intérieur de cités ouvrières. Son impacte sur la vie et l’histoire des populations de la région est très importante. L’implantation de cette société a favorisé un développement de la région sur plusieurs plans.
4.2. Enjeux et perspectives pour le développement
Quel avenir pour le patrimoine industriel (perspectives) ? Une reconsidération des témoins de l’industrie coloniale est nécessaire. Cette reconsidération dont nous parlons est une nouvelle lecture de l’héritage industriel national y compris les vestiges préhistoriques. La reconversion, la muséalisation et la réadaptation des vestiges industriels sont parmi tant d’autres des alternatives pour le développement des localités où elles sont implantées. Le patrimoine appartient toujours à un temps et à une société. Il est du devoir des sociétés d’assurer la transmission et la survie de leurs patrimoines. Le Burkina Faso possède des patrimoines relevant de l’activité industrielle des siècles passés. Ce patrimoine industriel révèle l’histoire des hommes du pays, leur mode de vie, leur évolution technique… Les générations actuelles et futures du Burkina, voir du monde entier ont besoin des témoignages de ces patrimoines industriels pour construire le monde d’aujourd’hui et de demain. C’est en ce sens que l’étude, la restauration et la valorisation du patrimoine industriel sont des actions légitimes et louables.
Quelques références bibliographiques
C. LUSSANA; Industrial archives and memory not only museum; 2009
DOMINIQUE POULOT ; Patrimoine et musée : l’institution de la culture ; Hachette ; Paris 2001.
F. MANCUSO. Un cas de succès : Le projet pour la sauvegarde et la valorisation du quartier Nuova Schio, première cité ouvrière d’Italie*
G. L. FONTANA ; Construction et transformation d’un territoire industriel : le cas du Haut-Vicentin*
G. L. FONTANA ; Réhabilitation du patrimoine industriel textile et développement local dans la Vénétie : le cas du haut vicentin*
JB. Kiéthega ; La métallurgie lourde du fer au Burkina Faso ; une Technologie à l’époque précoloniale ; Khartala ; 2009 ; 500p
MICHEL De CERTEAU; L'Écriture de l'histoire, Gallimard, Paris, 1975.
Preite M. ; “Du paysage industriel au Paysage culturel évolutif”, saggio pubblicato in Industrial Patrimony ; 19 ; 2008.
WWW.fondazione.dalmine.it
www.cultura.valtrompia.it
Certes il est interessant de penser au Patrimoine industriel et sa mise en valeur. Cependant quelques doutes emergent et il serait bien de les exposer dans cet espace. Le paradoxe entant que l´industrialisation "dénaturalise" l´essence de l´ Etre humain... ou d´ autre part comment peut on penser á la mise en valeur dun evenement qui a contribué á la destruction de notre environnement?
ResponderEliminarCertes le document de Coulibaly nous repond a ces questions en tenant en compte sur le necessité de ne pas oublier, ni meme pas nier le passé de nos sociétés. on ne peut pas nier nos ancetres plus proches... c´est ainsi que le patrimoine industriel se presente face a nous comme une oportunité de penser á des nouvelles identités pour un futur plus certain...
Mengesha Retie Endalew
ResponderEliminarLet me first thank the representatives of TPTI promotion 3 for making a transformation from an egoistic manner to an open scholarly thought. It is also a great pleasure to read this encouraging fresh beginning scholarly task of Jean Baptiste Coulibaly.
My comment begins with what Carlos writes about the paradoxical question that industrialization has a great impact on human society. Yes, industrialization highly affects the tranquil life of human being. But we should be aware that human being is not static. A man differs from other animals for having brain and using it to create new things in his dynamic change. Industrialization is the result of the restless thinking of man. So, even if there is an impact, we need to appreciate change as the impact can be compensated by the positive values.
However, what Coulibaly discusses is to the opposite of what Carlos has misunderstood it. Conceptualizing Industrial heritage and proposing for management is contrary to enhancing industrialization. It has rather an essence of creating peaceful environment and valorizing the cultural, economic, recreational and educational significance of past industrial activities by heeding to the protection of environmental pollution and the preservation of natural resources.
Coulibaly has done a good interpretation of the concept of heritage in general and industrial archaeology and industrial heritage in particular though sources are not indicated appropriately. But here are the critics: his way of explanation approaches to a somewhat Euro-Centric view. He does not want to go in detail with the facts. Rather, he tried to balance by repeating established definitions and interpretations. He has not come up with his own view either being pro or against the established theory.
For example, in his explanation he has mentioned industrial archaeology as a “discipline” which is rather disputing. Of course, in some texts like Marilyn Palmer and Peter Neaverson, we find an effort which is made to include industrial archaeology in normal undergraduate courses (Marilyn Palmer and Peter Neaverson, n.d.) . Besides, it is said that diplomas on Industrial Archaeology are given in Britain. On top of that, the courses in TPTI are mainly about industrial heritage. But still its luck of comparable academic standing and narrow geographical coverage put the word “discipline” under a question mark. The other point is the hasty generalization view that industrial archaeology is considered new to Africa. The defect of this explanation could be seen both from time and space.
…continued
ResponderEliminarWith regard to time, the writer indicates little about the remote past industrial activities and without any convincing idea, all of a sudden, he rushes to the period of Industrial Revolution. But I believe that industrial archaeology need to be seen from the beginning of human existence as archaeological evidences proved that the first stone tool industry began about 2.6 million years ago (http://www.speroforum.com) . To substantiate this argument one can remind the courses of Mme Anne-Française Garçon, “histoire de technique”, which indicates the beginning of technological application far in remote times. So, to have a broad context, the term Industrial Archaeology need to be revised in such a way that its concept should match with the practical use, and thus it can comprise all periods of human history. Otherwise, if we go with the status quo, confined with the limited period, since the 18th century, it seems plausible that the very meaning and concept of Industrial archaeology will be continued to be disputing, and it will have a narrow geographical coverage only in the context of Europe or technologically advanced nations.
As far as space is concerned, it seems wrong to think that industrial heritage is rare phenomena in Africa as there are many countries of Africa that have tangible evidences for the presence of industrial heritage even before colonization. For example, the Egyptian pyramid and other relics of pharos, the Ethiopian huge obelisks which were built before the 4th century, and the Mali complex technological development in West Africa and similar other technological developments of the Bantu in South Africa are few witnesses (W.E.B. Du Bois,1915, Drusilla Dunjee Houston, 1927).
References
Marilyn Palmer and Peter Neaverson,(n.d.). Industrial Archaeology: Principles and Practices.
http://www.speroforum.com
W.E.B. Du Bois, (1915). The Negero.
Drusilla Dunjee Houston (1927). Wonderful Ethiopians of the Ancient Cushite Empire.
En parcourant l'article sur ce blog je me suis rendu compte d'une erreur qui s'est glissée dans le texte. Il est important pour moi de le relever pour éviter d'induire en erreur les visiteurs ou utilisateurs de cet article. Au niveau du point 4.1, parlant de quelques exemples de patrimoine industriel au Burkina Faso, il est écrit que "..., les recherches archéologiques ont révélé des traces qui attestent de la présence humaine sur ce territoire depuis XXIe millénaire avant Jésus Christ (10000 ans av. JC)".
ResponderEliminarA ce niveau il s'agit de XIe milénaire avant J.C. au lieu de XXIe millénaire avant Jésus Christ.
Aussi merci au collègue et ami Mengesha pour ses analyses, sa critique et son commentaire. J'ai énormément aimé. Je prend note au passage de la remarque sur le manque de référencement dans l'analyse.